Creuse pour trouver la flamme

Il y a des groupes qui sont de véritables perles mais qui malheureusement pour eux ne rencontrent réellement le succès populaire qu'une fois séparé. C'est le cas des Pixies, fers de lance de l'explosion du rock alternatif du début des années 1990 et qui n'auront même pas eu le temps d'en profiter.

Il y a cette vieille femme
Elle vit plus bas sur la route
En général on la trouve
Agenouillée au fond de son trou
Et je lui demande souvent
"Vous cherchez le filon ?"
Hein ?
Non.
Non mon enfant, ce n'est pas ce que je désire
Et alors elle a dit
 
Je creuse pour trouver la flamme
Je creuse pour trouver la flamme
Je creuse pour trouver la flamme
Je creuse pour trouver la flamme
 
Il y a ce vieil homme
Qui a passé tant de temps dans sa vie à dormir
Qu'il est capable de rester éveillé jusqu'au restant de ses jours
Il réside
Sur une plage
Dans une ville
Où je vais vivre.
Et je lui demande souvent
"Vous cherchez le filon ?"
Hein ?
Non.
Non mon enfant, ce n'est pas ce que je désire
Et alors il a dit
 
Je creuse pour trouver la flamme
Je creuse pour trouver la flamme
Je creuse pour trouver la flamme
Je creuse pour trouver la flamme

On retrouve ici le goût du leader du groupe, Black Francis, pour le surréalisme. Le "vieil homme" et "la vieille femme" laissent une impression de solitude, d'affaiblissement ou peut-être de sagesse. Tandis qu'un "jeune" leur demande s'ils "cherchent le filon", c'est à dire des choses matérielles (l'or, l'argent, etc.), ces derniers lui répondent qu'ils cherchent simplement la flamme (la passion, l'inspiration...).

Disponible sur l'album Bossanova, cette chanson propose une rythmique lourde et brute, avec des riffs concis efficaces, ainsi qu'un refrain et des solos de guitare explosifs qui alternent soudainement avec les couplets plus calmes (une marque de fabrique du groupe qui a diablement impressionné un certain Kurt Cobain). Sur cet album, globalement, les "power cords" sont légèrement en retrait et Black Francis chante de manière plus mélodieuse. Rassurez-vous, il crie quand même quelque fois, et cette proportion à passer du hurlement à un chant doux,  voir parfois aérien en un tournemain est proprement bluffante !